La polémique autour des 30.000 FCFA par heure demandés pour accéder au stade de Didier Drogba a enflammé les réseaux sociaux, en particulier Facebook, où les internautes ont exprimé des avis partagés. Ce sont principalement les réactions des Ivoiriens face à la gestion du stade, plutôt qu’une déclaration directe de Drogba lui-même, qui ont alimenté les débats. Voici un aperçu des principales opinions qui ont circulé sur la plateforme.
Les soutiens : Une nécessité pour l’entretien des infrastructures
Une grande partie des internautes a exprimé son soutien à la décision des gestionnaires du stade de demander cette somme. Pour eux, le coût de l’entretien d’un stade de qualité nécessite des fonds, et il n’est pas réaliste d’attendre que des personnalités comme Drogba offrent gratuitement des infrastructures de haut niveau.
- Soutien à la gestion raisonnée : De nombreux utilisateurs ont fait remarquer qu’entretenir un stade de qualité comme celui de Drogba implique des coûts élevés. Des commentaires comme ceux de Karim Tabara et Romeo Champion ont souligné l’importance de financer la maintenance des installations pour qu’elles restent fonctionnelles et disponibles pour les jeunes générations.
- Comparaison avec d’autres infrastructures : Certains ont fait des comparaisons avec d’autres lieux où il est nécessaire de payer pour utiliser des terrains. Lucky Konan, par exemple, a rappelé que des terrains publics ou privés dans d’autres pays et même en Côte d’Ivoire sont souvent payants, et il n’y a pas de réprobation à ce sujet. D’autres, comme Charly De Poy Onana, ont fait référence aux stades européens où il est courant de payer pour jouer, soulignant que la gestion des infrastructures sportives n’est pas gratuite, même dans des pays plus développés.
- Drogba a le droit de rentabiliser ses investissements : Faya Le Véridique a même ajouté que si Drogba n’avait pas impliqué sa fondation dans le projet, personne n’aurait critiqué la gestion du stade. Selon certains soutiens, il est normal qu’un investisseur cherche à rentabiliser son bien.
Les critiques : Un tarif trop élevé et une vision commerciale
D’un autre côté, de nombreux commentaires sur Facebook ont critiqué la somme exigée pour jouer sur le terrain. Pour ces internautes, les 30.000 FCFA par heure semblent excessifs et risquent de priver de nombreux jeunes de l’accès à ce lieu.
- Prix excessif pour les jeunes : Kouakou Fabrice a suggéré que cette somme pouvait être un obstacle pour de nombreux jeunes qui aspirent à s’entraîner, mais qui n’ont pas les moyens de dépenser une telle somme. Beaucoup ont estimé que ce montant est disproportionné au regard des revenus moyens des Ivoiriens, en particulier ceux issus de milieux modestes.
- Critiques de l’aspect commercial : Certains ont exprimé leur déception en jugeant cette initiative comme trop commerciale et éloignée des valeurs de solidarité et de générosité qui étaient attendues d’une icône du football comme Drogba. Maurice Nzogang a par exemple ironisé sur le fait que Drogba semble vouloir faire des bénéfices de son stade, ce qui nuit à son image de philanthrope. Des internautes ont qualifié Drogba de « commerçant » ou de « businessman », l’accusant de profiter des difficultés des jeunes pour accroître ses revenus.
- Le rôle de la fondation : Certains ont aussi critiqué l’implication de la fondation de Drogba, se demandant pourquoi une fondation censée œuvrer pour le bien-être des jeunes serait utilisée pour récolter de l’argent. Faya Le Véridique a remis en question l’éthique de cette démarche, soulignant qu’une fondation devrait avant tout être un lieu de solidarité et non une entreprise visant à générer des profits.
Les avis nuancés : Une situation compréhensible mais révisable
Enfin, il y a eu des commentaires plus nuancés, qui comprennent les coûts liés à l’entretien du stade tout en estimant que la somme demandée pourrait être revue à la baisse.
- Coût d’entretien élevé mais prix à revoir : Des internautes comme Moussa Tatakourou Diawara ont souligné que bien que les frais soient justifiés par les coûts de maintenance du stade, le montant de 30.000 FCFA par heure reste élevé pour une grande majorité de la population. Pour certains, un compromis pourrait être trouvé en révisant le tarif à la baisse, afin de permettre à un plus grand nombre de jeunes d’accéder à ces infrastructures sportives.
- Un investissement personnel dans un contexte difficile : Aboubacar Sidiki Bo Bangoura a évoqué le fait que Drogba a financé lui-même la construction de son stade, et qu’il n’est donc pas illogique qu’il souhaite rentabiliser cet investissement. Pour lui, cette situation illustre un problème plus vaste en Afrique, où les célébrités sont souvent confrontées à des attentes contradictoires de la part du public, entre générosité et gestion économique de leurs projets.
Une question d’équilibre
Les débats sur Facebook révèlent un profond fossé entre les perceptions des Ivoiriens concernant les responsabilités des célébrités et les réalités économiques du pays. D’un côté, il y a ceux qui estiment que demander une contribution est légitime pour garantir la pérennité des infrastructures sportives. De l’autre, il y a ceux qui jugent ce tarif trop élevé et contreproductif pour la jeunesse, qui devrait être soutenue plutôt qu’exploitée.
La polémique montre que Didier Drogba, bien que toujours apprécié en tant que légende du football, devra probablement naviguer avec soin entre la nécessité de rentabiliser ses investissements et les attentes sociales de ses concitoyens.