En Côte d’Ivoire, l’insuffisance rénale chronique constitue un problème de santé publique majeur. Chaque année, le pays enregistre quelque 12 000 nouveaux cas de cette maladie, selon le ministère de la Santé, de l’Hygiène publique et de la Couverture Maladie Universelle.
Face à cette progression inquiétante, le gouvernement ivoirien a adopté une stratégie proactive en multipliant les infrastructures de traitement et en rendant les soins plus accessibles aux malades.
L’Extension des Centres de Traitement : Un Plan Ambitieux
Depuis la mise en place du Centre National de Prévention et de Traitement de l’Insuffisance Rénale en 2012, la Côte d’Ivoire a réalisé d’importants progrès dans la prise en charge des patients souffrant de cette maladie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : alors qu’il n’y avait que 10 postes de traitement en 2011, ce nombre est passé à 107 en 2017, puis à 157 en 2023.
Aujourd’hui, 15 centres d’hémodialyse sont opérationnels dans plusieurs villes stratégiques, notamment :
- Abidjan
- Bouaké
- Korhogo
- Yamoussoukro
- Gagnoa
- Man
- Aboisso
Ces centres permettent aux malades d’accéder à des soins spécialisés sans avoir à parcourir de longues distances.
La Dialyse : Un Traitement Vital
L’insuffisance rénale chronique se caractérise par une perte progressive et irréversible des fonctions des reins, rendant nécessaire le recours à des traitements tels que la dialyse ou la transplantation rénale. Parmi ces options, l’hémodialyse demeure la solution la plus couramment utilisée en Côte d’Ivoire.
Chaque patient en hémodialyse nécessite en moyenne trois séances par semaine, ce qui représente une charge émotionnelle et financière importante. Le gouvernement ivoirien a pris des mesures pour subventionner les traitements, afin de réduire le coût à la charge des malades et de leurs familles.
Les Défis Restants
Malgré ces avancées, les défis restent nombreux. Le nombre croissant de patients met une pression considérable sur les infrastructures et le personnel médical. De plus, le coût des équipements et des consommables reste élevé, posant un défi financier pour les familles et l’État.
Un autre défi majeur réside dans le manque de sensibilisation. Beaucoup de patients ne découvrent leur insuffisance rénale qu’à un stade avancé, où les options de traitement sont limitées. Cette situation souligne la nécessité d’intensifier les campagnes de dépistage précoce et de prévention.
La Prévention : Une Arme Essentielle
Le gouvernement, en partenariat avec des organisations de santé, a lancé des campagnes de sensibilisation pour éduquer la population sur les facteurs de risque de l’insuffisance rénale. Ces facteurs incluent :
- L’hypertension artérielle
- Le diabète
- L’obésité
- La consommation excessive de sel et de protéines animales
- L’automédication et l’usage abusif de certains médicaments
L’objectif est de promouvoir des habitudes de vie saines et de favoriser un dépistage régulier, en particulier chez les personnes à risque.
Une Vision pour l’Avenir
Le gouvernement ivoirien reste déterminé à améliorer la qualité et l’accessibilité des soins pour les patients atteints d’insuffisance rénale. L’ambition est d’atteindre une couverture nationale complète en centres d’hémodialyse et de développer des programmes de transplantation rénale.
En investissant dans les infrastructures, la formation du personnel médical, et la sensibilisation, la Côte d’Ivoire se donne les moyens de relever le défi de cette maladie. Cependant, la réussite de cette mission repose également sur la participation active de la population, qui doit adopter une approche préventive et responsable face à sa santé.
En conclusion, la lutte contre l’insuffisance rénale en Côte d’Ivoire est un combat collectif. Grâce à des efforts conjoints du gouvernement, des professionnels de santé et de la société civile, des vies peuvent être sauvées et la qualité de vie des malades considérablement améliorée.