Le ministre nigérien de la Défense nationale, Salifou Mody, a livré un bilan sans concession de la situation sécuritaire du Niger avant le coup d’État du 26 juillet 2023. Selon lui, le pays était plongé dans un véritable « désordre sécuritaire », largement influencé par des forces étrangères, notamment françaises.
Un système sécuritaire inefficace et désorganisé
Dans une interview accordée à la télévision publique, le général Salifou Mody a dénoncé un système où les forces de défense et de sécurité, bien que présentes, ne pouvaient pas travailler efficacement en synergie. « Nos structures de sécurité étaient désorganisées », a-t-il déclaré, précisant que cette situation profitait principalement aux forces étrangères présentes sur le territoire.
Selon le ministre, la gestion sécuritaire du Niger relevait d’un « charlatanisme », où certains experts dépassaient leurs prérogatives, ce qui contribuait à aggraver la confusion. Malgré cette réalité, des efforts de communication, aussi bien internes qu’internationaux, donnaient l’illusion d’une situation sous contrôle, a-t-il souligné.
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« Charlatanisme sécuritaire » et « tutelle française » dénoncés par le Ministre de la Défense avant le coup d’ÉtatDans une interview télévisée sur RTN diffusée le 21 janvier 2025, le Ministre de la Défense Nationale, le Général Salifou Mody, a jeté une lumière… pic.twitter.com/YuMALRGAgv
— AES INFO (@AESinfos) January 21, 2025
Amélioration depuis le coup d’État
Depuis le renversement du président Mohamed Bazoum, le ministre affirme que la situation sécuritaire s’est nettement améliorée. Le Niger, bien qu’affecté par des embargos, a renforcé sa coopération militaire avec des partenaires stratégiques et consolidé son engagement dans la lutte contre le terrorisme.
Une nouvelle dynamique régionale
Après le coup d’État, le Niger a rompu ses liens diplomatiques et militaires avec la France, suivant l’exemple du Burkina Faso et du Mali. Ces trois pays, unis dans la Confédération des États du Sahel, ont également quitté la CEDEAO pour privilégier une approche régionale plus indépendante.

Pour Salifou Mody, cette nouvelle dynamique reflète la volonté du Niger de reprendre le contrôle de sa souveraineté et de son système sécuritaire, désormais tourné vers des solutions locales et collaboratives.