Les pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Niger, du Mali et du Burkina Faso, figurent dans le tableau de l’évolution de l’encours total des crédits octroyés par le Fonds Monétaire International (FMI) entre le 1er décembre 2024 et le 2 janvier 2025. L’examen des données publiées par l’institution permet de mesurer le niveau d’endettement de chacun de ces pays et d’identifier lequel supporte la charge la plus importante.
Le Niger, le Plus Endetté de l’AES
Au 2 janvier 2025, les trois pays de l’AES cumulent une dette totale de 1 045 414 600 droits de tirage spéciaux (DTS), équivalant à environ 1,4 milliard de dollars américains au taux de conversion en vigueur. Parmi eux, le Niger se distingue comme le pays le plus endetté, avec une dette de 387 233 000 DTS, soit environ 37 % de l’endettement total des membres de l’AES.
Le Mali suit de près avec un encours de 329 787 600 DTS, représentant environ 31,5 % de la dette totale. Enfin, le Burkina Faso, bien que légèrement moins endetté que ses voisins, affiche une dette de 328 394 000 DTS, équivalente à 31,4 % du total. Ces chiffres traduisent une répartition relativement équilibrée de l’endettement au sein de l’AES, même si la position du Niger reste notablement supérieure.
Pays | Dette (DTS) |
---|---|
Niger | 387 233 000 |
Mali | 329 787 600 |
Burkina Faso | 328 394 000 |
Une Résilience Malgré les Défis Politiques et Économiques
Malgré les crises politiques majeures, marquées par des coups d’État récents dans les trois pays, le FMI a maintenu ses engagements financiers envers eux. Cette continuité est perçue comme une reconnaissance de leur capacité de résilience face aux chocs, combinée à leur importance stratégique dans une région confrontée à des défis multiples.
Selon des analystes, cette résilience s’explique en partie par l’engagement des gouvernements à respecter leurs obligations financières, même dans des contextes de forte instabilité. Cela témoigne de leur volonté de maintenir la crédibilité nécessaire pour accéder aux financements internationaux.
Une Dépendance aux Financements Extérieurs
L’endettement élevé des membres de l’AES reflète leur forte dépendance aux financements extérieurs pour soutenir leurs économies. Ces pays, souvent fragilisés par une insécurité chronique, des déficiences institutionnelles et des pressions budgétaires accrues, utilisent les fonds empruntés auprès du FMI pour plusieurs objectifs :
- Stabiliser leurs économies face aux fluctuations macroéconomiques.
- Financer des projets de développement infrastructurel et social.
- Combler les déficits budgétaires dans un contexte de faibles recettes publiques.
Cependant, cette situation pose également la question de la soutenabilité de leur dette à long terme, notamment si leurs économies ne parviennent pas à générer une croissance suffisante pour alléger ce fardeau.
Quels Enjeux pour l’Avenir ?
Le niveau d’endettement des pays de l’AES met en lumière les défis structurels auxquels ils doivent faire face. À court terme, ils devront non seulement gérer efficacement les fonds alloués pour maximiser leur impact, mais aussi renforcer la transparence et la gouvernance afin de préserver la confiance des bailleurs internationaux.
À plus long terme, la réduction de leur dépendance aux financements extérieurs passe par une diversification économique et une amélioration de la collecte des ressources fiscales. Ces efforts sont cruciaux pour garantir une stabilité durable et limiter les risques liés à un endettement excessif.
Dans un contexte mondial où les institutions financières internationales jouent un rôle déterminant dans le soutien aux pays en développement, la situation des membres de l’AES illustre les complexités de la gestion de la dette dans un environnement politiquement instable. Reste à savoir si ces pays sauront transformer cette aide en levier de développement durable ou s’ils resteront pris dans un cercle d’endettement perpétuel.