L’affaire prend une ampleur particulière car elle concerne Didier Drogba, ancien capitaine des Éléphants et figure emblématique du football africain, qui a toujours été perçu comme un bienfaiteur pour la jeunesse ivoirienne. Cette polémique intervient à un moment crucial, alors que l’ancien joueur de Chelsea envisage de se présenter à nouveau à l’élection de la présidence de la Fédération Ivoirienne de Football (FIF).
Une infrastructure moderne mais coûteuse
Le centre d’entraînement de la Fondation Didier Drogba est réputé pour ses infrastructures modernes : gazon naturel, vestiaires équipés et encadrement professionnel. Ce niveau de qualité a un coût d’entretien élevé, notamment pour l’arrosage, la tonte et le salaire des gardiens et du personnel technique. De nombreux internautes rappellent que, même si le centre porte le nom de Didier Drogba, son entretien nécessite des fonds conséquents.
Sur les réseaux sociaux, les avis sont partagés :
Alain Yago Bann :
« Les gazons s’entretiennent. On paye le gardien. Parce que c’est la Fondation de Drogba, ça doit être gratuit ? Dites à vos oncles de vous construire un stade. »
Brinda Carine :
« Au campus de Cocody, c’est 50 000 FCFA l’heure. Si deux équipes ne peuvent pas mettre 2 000 FCFA par joueur, qu’ils aillent jouer dans le sable. »
Ces réactions montrent que certains perçoivent le tarif comme raisonnable au regard des infrastructures offertes, tandis que d’autres dénoncent une barrière financière inégalitaire.
Solidarité ou responsabilité individuelle ?
Certains internautes estiment que Didier Drogba devrait revoir les tarifs pour permettre aux jeunes de bénéficier de ces installations à moindre coût. Une réduction du prix serait perçue comme un geste symbolique en faveur des jeunes défavorisés.
Amenant Emilienne Kouassi :
« On n’a pas dit qu’il doit rendre ça gratuit, mais au moins baisser le prix à 15 000 FCFA. Ce serait un geste noble. »
À l’inverse, d’autres affirment qu’il ne faut pas confondre philanthropie et gestion économique :
MoOnsieur Sylla :
« Ivoirien fait rire ! Quelqu’un investit son argent et vous voulez que ce soit gratuit ? Demandez à vos pères de construire un terrain pour jouer gratuitement. »
Cette opposition entre solidarité et responsabilité individuelle met en lumière les attentes envers les personnalités publiques comme Drogba.
Une opportunité de réhabilitation pour Didier Drogba ?
Cette polémique tombe à un moment où Drogba est sous les projecteurs pour sa potentielle candidature à la présidence de la FIF. Les jeunes voient dans cette situation une occasion pour lui de reconquérir leur confiance. En effet, certains pensent que baisser les frais d’accès serait un geste fort, témoignant de sa volonté de rapprocher le football des jeunes Ivoiriens et de redorer son image après son échec lors de sa précédente candidature à la FIF.
Toutefois, d’autres estiment qu’une telle décision pourrait être perçue comme opportuniste, surtout à l’approche des élections.
Quel modèle de développement sportif pour la Côte d’Ivoire ?
Cette polémique pose également la question du modèle de développement sportif à adopter en Côte d’Ivoire. Faut-il privilégier des infrastructures gratuites ou à bas coût, accessibles à tous, quitte à négliger leur entretien ? Ou bien faut-il mettre en place un modèle payant pour garantir la durabilité des infrastructures ?
Dans un pays où le football est plus qu’un simple sport, cette affaire pourrait ouvrir un débat plus large sur la place des initiatives privées dans le développement sportif et sur le rôle que doivent jouer les figures emblématiques comme Didier Drogba.
En attendant, les jeunes continuent de faire entendre leur voix sur les réseaux sociaux, espérant peut-être un geste de leur héros. Le dialogue est ouvert, et la décision de Drogba pourrait bien influencer son avenir dans le monde du football ivoirien.