Mali : Assimi Goïta a encore fermé une Télévision privée pour cette étrange raison

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Après une prise de parole controversée d’Issa Kaou N’Djim, un politicien malien, les autorités militaires du Mali ont pris la décision de fermer Joliba TV News, une chaîne de télévision privée locale. Cette fermeture fait suite à une plainte déposée par le gouvernement du Burkina Faso concernant des propos jugés offensants et menaçant la stabilité du pays voisin.

Contexte de la plainte

Le 12 novembre dernier, le Conseil supérieur de la Communication du Burkina Faso a adressé une plainte officielle aux autorités maliennes suite à des déclarations de M. Issa Kaou N’Djim, ancien soutien du colonel Assimi Goïta. Lors d’une émission diffusée sur Joliba TV News, M. N’Djim avait qualifié les tentatives de déstabilisation du Burkina Faso de « montages », insinuant que des forces extérieures cherchaient à déstabiliser le pays. Ses propos ont été perçus comme une incitation à la discorde et une remise en question de la souveraineté du Burkina Faso.

La réaction des autorités maliennes

Le gouvernement malien a réagi rapidement en retirant la licence de la chaîne de télévision en question. La Haute Autorité de la Communication (HAC) du Mali a ordonné que la fermeture prenne effet à partir du 26 novembre. Cette mesure intervient dans un contexte de tensions régionales, où les relations entre le Mali et le Burkina Faso sont déjà fragiles en raison des défis sécuritaires communs, notamment les menaces djihadistes dans la région du Sahel.

Impact de la décision

Cette fermeture soulève des questions sur la liberté de la presse et la liberté d’expression dans le contexte politique actuel au Mali. Si les autorités maliennes ont justifié leur décision par la nécessité de maintenir la stabilité et d’éviter les discours pouvant nuire aux relations bilatérales, certains observateurs estiment que cela pourrait créer un précédent inquiétant en matière de censure.

En revanche, les autorités burkinabè estiment que les propos de M. N’Djim allaient à l’encontre des efforts de paix et de coopération régionale et risquaient de nuire à l’image du Burkina Faso. Pour elles, ces déclarations constituaient une grave menace pour la stabilité du pays, déjà confronté à des attaques djihadistes.

Conséquences pour les relations bilatérales

La fermeture de Joliba TV News intervient dans un contexte régional tendu, où la coopération entre le Mali et le Burkina Faso est cruciale pour lutter contre les groupes armés terroristes qui sévissent dans la région du Sahel. Bien que les deux pays partagent des défis sécuritaires similaires, les relations diplomatiques sont marquées par des divergences politiques, notamment en raison des récents changements de pouvoir dans les deux pays.

Cette affaire pourrait également avoir des répercussions sur la liberté de la presse dans la région, avec un durcissement des politiques médiatiques dans les pays voisins. Les défenseurs des droits de l’homme et de la liberté de la presse appellent à un équilibre entre la protection de la stabilité nationale et la préservation des droits fondamentaux.

Le rôle des médias dans les relations internationales

Cet incident met en lumière l’importance croissante du rôle des médias dans la diplomatie et les relations internationales, particulièrement dans les contextes politiques instables. Alors que les gouvernements cherchent à contrôler les narratifs publics, la liberté de la presse devient un enjeu crucial pour les sociétés démocratiques et les relations entre nations.

Les prochains jours seront déterminants pour observer si d’autres mesures seront prises contre des médias jugés critiques envers les autorités régionales et si de nouvelles tensions surgiront entre le Mali et ses voisins.

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