En 2024, plus de 10 457 migrants ont tragiquement perdu la vie en tentant de rejoindre l’Espagne par bateau depuis l’Afrique de l’Ouest, selon un rapport accablant de l’association de défense des droits des migrants Walking Borders. Cette organisation a révélé qu’au moins 30 personnes périssent chaque jour en empruntant la dangereuse route de l’Atlantique qui relie des pays comme la Mauritanie et le Sénégal aux îles Canaries.
Le rapport a également mis en lumière des incidents récents, dont celui survenu début janvier 2025, où 50 migrants se sont noyés lors d’une tentative de traversée. Selon Walking Borders, les autorités marocaines ont réussi à secourir 36 survivants d’un bateau parti de Mauritanie le 2 janvier. Parmi les 86 personnes à bord, un grand nombre étaient originaires du Pakistan. Helena Maleno, PDG de Walking Borders, a souligné dans un message sur X que ces migrants avaient enduré une traversée de 13 jours dans des conditions désespérées, sans aucune assistance.
Malgré les alertes lancées par Walking Borders et une autre organisation, Alarm Phone, les efforts de sauvetage ont été retardés. Alarm Phone avait contacté le service espagnol de secours maritime pour demander de l’aide, mais celui-ci a affirmé ne pas disposer d’informations sur le bateau disparu. Ce retard a contribué à aggraver le bilan déjà dramatique de cette crise.
Face à cette tragédie, Fernando Clavijo, président des îles Canaries, a exprimé sa profonde tristesse pour les victimes et a lancé un appel à une action urgente de la part de l’Espagne et de l’Europe. « L’Atlantique ne peut pas continuer à être le cimetière de l’Afrique », a-t-il déclaré sur X, exhortant les autorités à ne plus détourner le regard face à ce drame humanitaire.
Ce nouvel épisode tragique met en évidence l’urgence d’une action internationale pour répondre à la crise migratoire en Atlantique. Alors que des milliers de personnes continuent de risquer leur vie en quête d’un avenir meilleur, les appels à renforcer les secours en mer et à créer des voies migratoires sûres se multiplient. L’Europe et l’Espagne sont appelées à agir pour prévenir de nouvelles pertes humaines et pour mettre fin à cette hémorragie de vies sur les routes maritimes les plus meurtrières au monde.