Tragédie aux Canaries : 284 migrants débarquent sur El Hierro, plusieurs morts dont des Ivoiriens signalés

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Dans la nuit du 10 au 11 décembre 2024, les eaux tumultueuses de l’Atlantique ont encore été le théâtre d’un drame migratoire. Quatre pirogues, transportant un total de 284 personnes parties de Nouakchott en Mauritanie, ont accosté sur l’île d’El Hierro, la plus occidentale des Canaries. Mais ce voyage, entrepris dans l’espoir d’une vie meilleure, a coûté la vie à six d’entre eux, morts dans des conditions tragiques, selon l’agence gouvernementale espagnole et les services d’urgence locaux.

Une première embarcation : des familles en quête de survie

La première pirogue a été interceptée par le navire de sauvetage Salvamar Adhara et amenée au port de La Restinga à 21h18. À bord se trouvaient 67 personnes : 46 hommes, 9 femmes et 12 mineurs originaires du Mali, de l’Égypte, du Sénégal et de la Guinée-Bissau. Ces migrants, partis quatre jours plus tôt de la capitale mauritanienne, témoignaient d’une épuisante traversée.

Deuxième et troisième pirogues : des pertes humaines déchirantes

À 23h10, la seconde embarcation a été secourue à 15 kilomètres d’El Hierro. Ses occupants, au nombre de 74, comprenaient 69 hommes, 3 femmes et 2 enfants originaires du Mali, du Sénégal et de la Côte d’Ivoire. Tous ont survécu, mais ils étaient exténués après leur périple de plusieurs jours.

La tragédie a cependant frappé plus durement la troisième pirogue, arrivée à 00h15. Parmi ses 81 passagers – des hommes principalement originaires du Mali, du Sénégal, du Bangladesh et de la Gambie – cinq avaient péri pendant le voyage. Douze autres personnes, gravement affaiblies, ont été évacuées vers l’hôpital de l’île pour des soins d’urgence.

Une quatrième embarcation endeuillée

La dernière pirogue, secourue par le Guardamar Polimnia, a été localisée à 93 kilomètres des côtes d’El Hierro. À son bord, 62 personnes, originaires du Mali, de la Gambie, de la Mauritanie et du Sénégal. Parmi elles, un passager n’a pas survécu à la traversée. Les huit femmes et le mineur présents dans cette embarcation avaient navigué durant trois jours dans des conditions extrêmement difficiles.

Une route migratoire meurtrière

Ces drames ne sont qu’un exemple des dangers croissants auxquels les migrants africains font face en empruntant la route des Canaries. Poussés par le désespoir, ils bravent des conditions maritimes hostiles dans des embarcations souvent précaires. Depuis le début de l’année, cette route est devenue l’une des plus meurtrières pour ceux qui fuient la pauvreté, les conflits ou les catastrophes climatiques.

Face à ces tragédies récurrentes, les autorités espagnoles, avec l’aide des organisations humanitaires, peinent à gérer le flot continu de migrants arrivant sur les îles Canaries. Des appels pressants à des politiques migratoires plus humaines et à une coopération renforcée avec les pays d’origine et de transit se multiplient. Cependant, ces drames, malgré leur ampleur, continuent de se répéter, laissant familles endeuillées et communautés brisées.


Ce récit vise à retranscrire l’ampleur de la tragédie tout en soulignant le caractère humain et systémique du phénomène.

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