Le diocèse catholique de Warri, situé dans l’État du Delta au Nigeria, a annoncé la suspension du Révérend Père Daniel Okanatotor Oghenerukevwe de ses fonctions sacerdotales. Cette mesure disciplinaire fait suite à des informations selon lesquelles le prêtre aurait contracté un mariage avec Mme Dora Chichah, le 29 décembre 2024, à l’église Streams of Joy de Dallas, aux États-Unis.
Une suspension officielle
La suspension a été officialisée par un décret intitulé « Décret de suspension », daté du jeudi 16 janvier 2025 et signé par le très Révérend Anthony Ovayero Ewherido, évêque de Warri. Selon le diocèse, cette décision repose sur des preuves fournies par des images de la cérémonie de mariage, publiées sur les réseaux sociaux par un membre de la famille de la mariée.
Dans son décret, l’évêque a invoqué le Canon 1394 §1 du droit canonique pour justifier cette suspension Latae Sententiae, qui signifie que la sanction est encourue automatiquement du fait de l’acte posé. Cette suspension interdit au prêtre d’exercer tout ministère sacré ou de se présenter comme membre du clergé catholique de Warri.
Contexte de l’affaire
Selon les détails publiés par le diocèse, le père Oghenerukevwe avait déjà sollicité, le 30 novembre 2024, une libération de ses obligations sacerdotales. Toutefois, il aurait décidé d’entamer une union matrimoniale avant que les procédures ecclésiastiques requises ne soient complètement finalisées. Cette précipitation a conduit à une violation des engagements sacerdotaux, que l’Église considère comme une infraction grave.
Le diocèse a également précisé que des tentatives avaient été faites pour obtenir du prêtre les documents nécessaires à sa demande de libération, mais ces démarches n’ont pas été suivies jusqu’à leur terme. Malgré cela, il a choisi de poursuivre son projet de mariage.
Conséquences canoniques
Le décret de suspension stipule que toutes les implications canoniques liées à cette décision entrent en vigueur immédiatement, conformément au Canon 1333. Toutefois, le prêtre conserve la possibilité de demander une révocation ou une modification de la suspension, à condition de manifester un désir sincère de réconciliation avec l’Église.
Un appel à la réflexion et à la réconciliation
Dans son décret, l’évêque de Warri a exprimé l’espoir que le père Oghenerukevwe trouve la grâce de réfléchir à sa situation et de chercher à renouer avec l’Église. « Que Dieu lui accorde la grâce de réfléchir à cette situation et de le guider sur le chemin de la réconciliation », conclut le document.
Une affaire qui suscite des interrogations
Cette affaire a provoqué de nombreuses réactions au sein de la communauté catholique et au-delà. Si certains comprennent la gravité de la situation et soutiennent la décision de l’Église, d’autres plaident pour une évolution des règles ecclésiastiques concernant le mariage des prêtres. Pour l’heure, le père Oghenerukevwe n’a pas encore réagi publiquement à sa suspension.
Cette affaire rappelle les défis auxquels l’Église est confrontée pour maintenir la discipline et le respect des engagements pris par ses membres.