Le Premier ministre tchadien, Allah-Maye Halina, a fermement déclaré que la date de retrait des forces militaires françaises, fixée au 31 janvier 2025, est définitive et non négociable. Cette annonce intervient dans un climat diplomatique tendu, après les propos controversés du président français Emmanuel Macron lors de la conférence des ambassadeurs et ambassadrices à Paris.
Des relations franco-tchadiennes sous pression
Lors de son discours, Emmanuel Macron avait critiqué les dirigeants africains, accusés de manquer de reconnaissance envers l’intervention militaire française au Sahel depuis 2013. Ces propos ont été qualifiés d’« insulte grossière à l’intelligence des Africains et de déni de recul de l’histoire » par le Premier ministre tchadien.
En réponse, le chef du gouvernement a rappelé l’héritage historique du Tchad dans la lutte pour la libération de la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a souligné que la décision de mettre fin aux accords de coopération militaire avec la France reflète une volonté populaire longtemps ignorée.
La fin d’une présence militaire de plus de 60 ans
Le retrait des forces françaises, amorcé en décembre 2024, marque la fin d’une présence militaire vieille de plus de six décennies. Les bases militaires de Faya-Largeau et Abéché seront rétrocédées respectivement fin décembre et le 11 janvier 2025. La base Adji Kossey, à N’Djaména, sera la dernière à être transférée, marquant un tournant historique dans les relations entre le Tchad et son ancienne puissance coloniale.
Une volonté d’autonomie affirmée
Le président tchadien, Mahamat Idriss Déby Itno, a également exprimé son indignation face aux propos de son homologue français, estimant que ceux-ci « frisent le mépris envers l’Afrique ». Cette démarche s’inscrit dans une dynamique plus large de réaffirmation de la souveraineté tchadienne, alors que le pays tourne une page importante de son histoire diplomatique et militaire.